Session pour les 150 étudiants des 5 classes de première année (école de jeux-video et cinema d’animation).
Répartis en groupes, ils ont reçu un dossier d’archives réelles constituant à la fois une base et un cadre pour une fiction à créer. Ces documents, à utiliser impérativement dans le rendu, pointaient vers le quartier du Marais dans les années 1960. C’est donc dans ces rues proches de leur école et à cette époque donnée qu’ils devaient situer un récit réaliste à la première personne, basé sur le terrain et les contraintes du monde réel. Une exercice dans la veine de ceux qu’affectionnaient les Surréalistes. Charge à eux ensuite de matérialiser ce récit sous la forme d’un document ancien, un carnet crédible, artificiellement vieilli, qui aurait été écrit 50 ans auparavant.
Une trentaine de carnets ont ainsi été produits en trois mois, trente histoires différentes construites sur les mêmes bases interprétées par des sensibilités très diverses. Trente nouvelles histoires à ajouter à celle déjà riche du Marais.
Les années 1960 ont servi de décor les deux premières années. Pour renouveler la formule, j’ai proposé la troisième année l’exploration d’un Paris uchronique,
Paris Bis, dont l’histoire aurait bifurqué à la Révolution, est une ville vers laquelle peuvent traverser seuls certains qui la voient en surimpression au Paris réel. Les contraintes de l’exercice de l'atelier deviennent : la France de 2018 est une monarchie parlementaire et Paris Bis, une ville de taille moyenne dont le plan semble calqué sur celui d’un plan-projet de 1785 conservé à la Bibliothèque Nationale. Aux étudiants de créer-décrire l’histoire, le fonctionnement, la société et l’urbanisme de cette ville à travers un personnage du nôtre envoyé en exploration. Pourquoi ces dimensions, ces jardins, etc ?
Une trentaine de Paris Bis ont ainsi vu le jour, rétro-futuristes, fantastiques ou réalistes. La taille de la cité s’explique tantôt par la hauteur des bâtiments, tantôt par le fait que Versailles étant devenue capitale, Paris en est une ville de la banlieue. Un projet raconte que, marquée par les épidémies du 19e s., les habitants doivent porter un livret d’hygiène, à la fois pass sanitaire, liste de bonnes pratiques et carnet de vaccination. Nous étions alors en 2018...
MÉTHODOLOGIE DE L’ATELIER :
- Exploitation rigoureuse d’un contexte historique.
- Faire parler des archives, écouter les histoires potentielles qu’elles portent en elles.
- Créer un personnage, ses motivations, raconter une histoire crédible en vue subjective.
- Observer et s’inspirer de documents anciens pour concevoir un objet narratif réaliste.
Depuis 2013.
Formations dédiées au perfectionnement de professionnels de l’audiovisuel, parfois en détachement à l’université France Télévision. Thématiques abordées : narration interactive, jeux video, infographie interactive, nouveaux média. Sessions d’une journée à une semaine en petit groupes. J’aborde également les questions de l’archéologie des oeuvres narratives et de l’obsolescence numérique. Quel avenir pour nos créations dépendantes de l’ordinateur, pour nos archives à tous ?
2016-2020
Co-animation avec la journaliste-reporter Isabelle Fougère d’un atelier pour une classe de 30 élèves d’une formation en communication digitale. Expériences de deux semaines en alternance dédiées à l’utilisation des nouveaux médias dans la pratique documentaire. Dans ces ateliers, je suis plus précisément en charge de la partie narration et technique, tandis qu’Isabelle est responsable du volet éditorial.
2014-2015
Animation d’ateliers d’une semaine sur la création transmédia. Formations théoriques et pratiques dédiées au perfectionnement de professionnels de la presse. Seul intervenat dans ce type de formation, j’en ai été en charge de tous les aspects : gestion du groupe, supervisation de la partie éditoriale du projet et de la partie narrative, aide au développement du projet sur le logiciel auteur Racontr dédié à la création de webdocumentaires.
2014
Dans le cadre de la sensibilisation aux nouveaux media, l’IPJ a proposé une session de deux semaine à sa promotion d’étudiants. J’ai animé cet atelier avec la journaliste Isabelle Fougère et Nicolas Bole, spécialiste nouveau media et transmedia. Les étudiants ont conçu et créé un webdocumentaire, Poiloscopie (qui explore le poil sous ses formes sociologique, politique, culturelle, etc). Composé d’une vingtaine de reportages video, le résultat a été publié sur le site des Inrockuptibles.
Un projet interdisciplinaire
Au cours de l’année scolaire 2014-2015, j’ai conçu et mené un travail avec les collégiens d’Ouessant dans le cadre d’un projet plus global sur le cadastre de l’île
L’objectif consistait à les initier à cet aspect de leur patrimoine. Il en hériteront plus tard, la transmission intergénérationnelle est presque interrompue et ce projet pédagogique interdisciplinaire se proposait de la réamorcer. Il les a conduits à mener des enquêtes de terrain, dans leurs villages, à rencontrer les anciens de l’île et des universitaires qui ont étudié Ouessant… Ils ont reçu du maire un tirage du cadastre, un passage de flambeau symbolique,
Ils ont travaillé sur un secteur de l’île où s’élevait jusqu’en 1860 un village aujourd’hui disparu. A l’aide du cadastre napoléonien, du cadastre actuel, des archives municipales, départementales et militaires, il leur a été possible de peindre un tableau réaliste de ce village à la veille de sa destruction, depuis l’occupation des sols jusqu’au bâti en passant par la population. Ils en ont réalisé une reconstitution, une maquette.
Toutes les matières du collège ont convergé sur ce projet : le français et l’histoire pour concevoir des questionnaires, les arts plastiques et la géographie pour le dessin des cartes et la reconstitution graphique du village disparu, la technologie pour fabriquer une maquette ou modéliser des bâtiments, les SVT pour aborder le milieu naturel.
Le travail de terrain s’est appuyé sur une boussole numérique, une application mobile développée spécialement qui permet de se localiser en temps réel sur une carte du 19e s.
A partir du cadastre napoléonien (1842) et après une exploration sur le terrain, proposition de restitution du village Saint-Michel par les collégiens. Le résultat des recherches en archives a plus tard permis de préciser la morphologie des lieux et d’en fabriquer une maquette.